Dans l’une des plus touchantes lettres à ses amis Marc et Denise Blancpain – la dernière, en fait, en date du 22 avril 1975 -, Henri Bosco fait ainsi cette confidence qu’il complète immédiatement : « J’ai été un enfant et je ne suis peut-être devenu qu’un vieil enfant… »
C’est l’une des pépites de ce volume de correspondance croisée entre Henri Bosco et ses amis Blancpain qu’Alain Tassel vient d’éditer aux Presses de l’Université d’Artois (à paraître en mai 2021).
Secrétaire général puis président de l’Alliance française de 1944 à 1993, Marc Blancpain contribua beaucoup au développement de cette institution chargée d’assurer le rayonnement de la langue et de la culture françaises à l’étranger. C’est en cette qualité qu’il fit la connaissance d’Henri Bosco, lui-même président du Comité de l’Alliance française au Maroc de 1942 à 1952, et lia avec lui une amitié d’un quart de siècle.
L’édition des 118 lettres de cette correspondance croisée est due à Alain Tassel, éminent spécialiste de l’épistolaire et Secrétaire général de « L’Amitié Henri Bosco », qui avait déjà procuré l’édition des Lettres de Bosco à quelques amis écrivains en 2019 aux Classiques Garnier.
Dévoilant la construction d’une longue et fidèle amitié entre les deux écrivains (car Marc Blancpain publia lui-même plusieurs romans), mais aussi entre les deux couples Bosco et Blancpain, ces lettres familières renseignent bien sûr sur le travail d’écrivain de Bosco et de son correspondant, mais aussi sur leur vie quotidienne, à « La Maison Rose » à Nice pour Bosco. L’actualité n’échappe pas à la verve satirique mais toujours pleine d’humour de l’auteur de M. Carre-Benoît à la campagne, qui confie aussi à ses amis ses soucis de santé à l’approche de la vieillesse, ses rêves de « vieil enfant », son amour pour la Provence et sa fidélité à l’héritage gréco-romain.
En librairie à partir du 6 mai 2021, ou sur commande à Artois Presses Université au prix de 16 € + 5 € de frais d’envoi = 21 €.