Notre grande amie Monique Baréa est décédée le 31 juillet 2020 à Nice.
Monique était l’une des dernières « mémoires vives » de la longue et belle histoire de « L’Amitié Henri Bosco », à la création de laquelle elle avait œuvré, dès 1971. Elle était aussi l’une des dernières Amies à avoir connu et fréquenté Henri Bosco, dans la familiarité de son travail et de sa vie quotidienne. Successivement secrétaire (fondatrice) de notre association, puis trésorière, puis vice-présidente, très au-delà de tous ces titres dont elle n’avait cure, elle a vraiment été, pendant près de cinquante ans, la cheville ouvrière et l’âme de « L’Amitié Henri Bosco ».
Monique était l’une des dernières « mémoires vives » de la longue et belle histoire de « L’Amitié Henri Bosco », à la création de laquelle elle avait œuvré, dès 1971. Elle était aussi l’une des dernières Amies à avoir connu et fréquenté Henri Bosco, dans la familiarité de son travail et de sa vie quotidienne. Successivement secrétaire (fondatrice) de notre association, puis trésorière, puis vice-présidente, très au-delà de tous ces titres dont elle n’avait cure, elle a vraiment été, pendant près de cinquante ans, la cheville ouvrière et l’âme de « L’Amitié Henri Bosco ».
C’est donc avec une immense tristesse que nous avons accompagné, le 5 août 2020, notre chère amie jusqu’à sa dernière demeure, où elle a rejoint ses parents dans la sépulture familiale au cimetière du petit village de Touët-de-l’Escarène, dans la vallée du Paillon, à une vingtaine de kilomètres dans les montagnes de l’arrière-pays niçois.
L’inhumation avait été précédée d’une belle cérémonie dans l’intimité de la magnifique église Saint-Honorat, où un jeune prêtre d’origine africaine y célébra une messe toute en émotion et en simplicité, citant dans son prêche le poète sénégalais Ahmadou Hampâté Bâ qui recommande de ne jamais laisser « brûler une bibliothèque » lors du décès d’un aîné… Au sujet de notre grande amie, qui passa toute sa vie parmi les livres – et pas seulement ceux de Bosco – ces propos prenaient une résonance toute particulière et, à l’issue de la cérémonie, la nièce de Monique, Catherine Aboab, nous confirma qu’elle entendait transmettre à « L’Amitié Bosco » la bibliothèque de Monique, qui rejoindra ainsi à l’université de Nice le Fonds Henri Bosco créé par elle dès 1970. Que Mme Aboab, ainsi que ses sœur et frère, nièces et neveu de Monique, en soient par avance remerciés chaleureusement.
Une délégation de notre association, composée de Jeanine Emanuel et de Liliane Lengrand-Marco, venues de Lourmarin, de Françoise Jean, venue d’Apt, de Geneviève Winter et Alain Tassel, venus de Nice, et de moi-même, avait pu effectuer le déplacement pour participer à la cérémonie. Mais les adhérents de « L’Amitié Henri Bosco » étaient très nombreux à s’y être associés d’intention, et nous avons transmis fidèlement tous leurs messages de sympathie à la famille. Plusieurs belles gerbes et couronnes ont fleuri la tombe de notre amie, dont celle préparée en notre nom collectif par Hervé Signore, et celle que Sophie Pacifico et Hervé Le Guyader avaient fait envoyer au nom de la famille Bosco.
Invité par la famille à prendre la parole pendant la cérémonie, il m’est revenu de retracer les grandes « lignes de vie » de notre amie, née le 19 novembre 1937 à Rabat au Maroc où, dès son enfance, elle eut le privilège de côtoyer Henri Bosco qui enseignait dans le même lycée que le père de Monique. De retour en France, dans les années 1955, et résidant l’un et l’autre à Nice, c’est tout naturellement que leur relation (quasiment filiale) reprit et s’approfondit, Monique devenant une familière de la « Maison rose » de Cimiez, et une intime du couple Bosco, faisant même fonction officieuse de secrétaire particulière de l’écrivain pour relire, dactylographier, corriger les manuscrits de ses derniers romans. Nommée conservatrice à la bibliothèque universitaire de la Faculté des Lettres de Nice, elle n’eut de cesse, dès 1970, de réunir tous les documents et archives relatifs à l’œuvre de Bosco en vue de la création de ce « Fonds de documentation Henri Bosco » à la conservation et à l’enrichissement duquel elle veilla scrupuleusement jusqu’à sa retraite – et même au-delà.
Du vivant de l’écrivain, et aux côtés de Madeleine, l’épouse de celui-ci, de Jean Onimus et de Claude Girault, elle fut aussi, dès 1972, la clef de voûte de la création de « L’Amitié Henri Bosco », dont le siège social originel fut d’ailleurs établi à son domicile personnel, à l’époque aux « Oliviers », 76 avenue des Baumettes à Nice. Elle a vraiment été, pendant près de cinquante ans, l’âme vive et le cœur battant de « L’Amitié Henri Bosco », et les adhérents ont été nombreux à rappeler dans leurs messages à quel point Monique Baréa avait su non seulement entretenir la mémoire de Bosco et de son œuvre, mais maintenir vivant le lien entre tous les Amis de l’écrivain, répondant avec générosité et empressement à toutes les demandes d’information, de renseignements, d’ouvrages réputés introuvables de Bosco, accompagnant toujours les courriers officiels de l’association de petits mots attentionnés, manuscrits de sa belle écriture à l’encre violette sur des papiers fleuris, et affranchis de timbres philatéliques choisis en fonction de leur destinataire… Pour citer un extrait du message reçu de l’un des membres de « L’Amitié Henri Bosco », « son courage et sa gentillesse nous étaient un doux témoignage de notre Amitié fraternelle, dans l’esprit de ses fondateurs qu’elle a si bien entretenu par son inlassable dévouement… »
Combien d’étudiants, de chercheurs, de collègues universitaires, de simples curieux et amateurs de l’œuvre de Bosco, en France et à travers le monde (Japon, Canada, USA, Australie, Argentine, Belgique, Angleterre, Italie, Espagne, Suisse, Grèce… sans oublier le Maroc, spécialement cher au cœur de Monique) ont eu recours à ses services toujours bénévoles et empressés pour faire mieux connaître et rayonner l’œuvre d’Henri Bosco… Aussi est-il spécialement émouvant d’avoir en retour, aujourd’hui, à l’occasion de sa disparition, ces témoignages de gratitude admirative, avec l’expression désolée du regret de n’avoir pu participer à cette cérémonie – délais, distance, obligations familiales, période d’éloignement estival, crise sanitaire rendant impossible la présence physique. Mais, de cœur et d’intention, nous y étions toutes et tous, avec nos prières et toutes ces « petites lampes » de l’Amitié qui continueront à briller en mémoire de Monique et en hommage à elle.
Comme annoncé lors de nos précédents messages, et avec votre aide prolongée (témoignages, souvenirs, anecdotes, photos…) nous organiserons dans le cadre de nos prochaines « Rencontres de L’Amitié Henri Bosco », à Lourmarin en 2021 et à Nice en 2022, différents hommages à notre grande amie, de même que dans nos prochaines publications (« Lettre de L’Amitié » et Cahiers Henri Bosco à paraître début 2021).